Voyager et écrire sont deux activités qui ne sont pas nécessairement compatibles. Tenir un blog de voyage au jour le jour relève de la mission impossible car il s’agit là d’un exercice très chronophage qui entre en conflit avec le temps du voyage et des visites, celui des rencontres et celui du nécessaire repos. Quand en plus on s’est mis dans la tête d’illustrer ledit blog avec quelques photos que l’on souhaite passables, il faut les prendre, les sélectionner et les travailler un peu, mais pas trop, et tirer de tout cela un récit ayant quelque chance d’intéresser le lecteur et de l’inciter à revenir.
C’est ainsi que je commence à écrire ces lignes consacrées à la Basse Californie (Baja) alors que nous avons quitté la péninsule depuis maintenant 48 H et je mets à profit l’annulation d’un train qui nous contraint à rester 24 H de plus dans la charmante ville d’El Fuerte, province de Sinaloa (oui, oui comme le cartel du même nom) pour essayer de combler un peu le retard.
MAJ : malheureusement le wifi dans notre hôtel d’El Fuerte est inutilisable et il n’y en a tout simplement pas à notre escale suivante, notre hôtel du Copper Canyon. Il y a bien un wifi correct à notre hôtel de Chihuahua mais nous y sommes arrivés à 23 H, fatigués et morts de faim. J’écris ces quleques lignes dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Chihuahua en attendant de monter dans l’avion pour Mexico City puis Cancun. Je ne sais tout simplement pas quand je pourrais mettre en ligne cet article.
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La Paz
Cela fait maintenant 15 jours que nous avons posé le pied en Baja, plus précisément à l’aéroport de La Paz, sa capitale, en provenance de Mexico City où nous avons passé une nuit entre deux avions après avoir quitté la Colombie.
J’étais déjà venu ici il y a une quarantaine d’années (et oui, le temps passe !) alors que je travaillais dans une compagnie aérienne, la défunte UTA, et que les voyages ne me coûtaient pas trop cher. A l’époque, l’aéroport de La Paz n’était ouvert au traffic international que depuis deux ans, il n’y avait pas encore de route qui traverse la péninsule du nord au sud, drainant des touristes yankees, et la capitale n’avait deux que deux axes goudronnés.
Les deux villes touristiques de San José del Cabo et Cabo San Lucas n’étaient que des petits villages de pécheurs mexicains endormis et il n’était pas question d’un chapelet de parcours de golf les reliant.
En posant les pieds à l’aéroport de La Paz, je suis donc curieux de voir tout ce que tout cela est devenu.
La première impression est positive, il fait beau et chaud, mais pas trop, l’aéroport a été rénové et nous n’avons pas trop de mal à trouver notre loueur de voitures, une boite locale avec des bureaux à 2 km de l’aéroport mais qui présente le grand avantage de proposer une voiture correcte à moins de $ 25 par jour.
Nous voilà en route sur la voie rapide qui nous mène en ville. Après un échangeur, nous tombons sur … un centre commercial avec un énorme Walmart ! Le ton est donné, Baja c’est le Mexique à la sauce américaine. Ne vous méprenez pas, on est bien au Mexique, mais l’influence US est grande et cela n’est pas étonnant si l’on considère le rôle que tient le tourisme dans l’économie locale.
Il existe ici des villes qui ne vivent que par le tourisme comme les deux « Cabos » dont j’ai parlé plus haut. Ce n’est pas le cas de La Paz qui est en fait un curieux mélange.
La ville est assez étendue car il faut bien loger ses 140.000 habitants quelque part et la plupart des constructions n’ont pas d’étage, sauf en plein centre. La partie centrale et le front de mer, le malecón, sont là où se concentrent les activités touristiques. Mais pour le reste, on reste au Mexique. La ville a une activité portuaire, administrative, commerciale mais vit également de la pêche et de l’agriculture locale.
Nous sommes accueillis à la Posada Colibri. C’est un curieux endroit qui a constitué la résidence principale de ses propriétaires, un couple mexicano-étatsunien, et est ensuite devenu un bed and breakfast. L’endroit est aujourd’hui en vente mais en attendant un acquéreur il a été mis en gérance et est tenu par un couple de jeunes français, Estelle et Mohamed, très sympathiques et serviables.
Nous y passons notre première journée et reviendrons pour trois nuits à notre retour de notre périple vers le nord ce qui fait que nous y aurons un peu nos habitudes.
Malheureusement (ou peut-être heureusement à cause du bruit) nous serons absents de la ville pendant les 3 jours, et nuits, de carnaval.
Pendant ce cumul de 3 jours, nous aurons l’occasion de mieux connaître la ville, de visiter quelques centres commerciaux, de flâner le long du malecón de jour où le soir quand se tient la fête foraine. Ici on prend la fête foraine très au sérieux et le nombre de stands et de manèges est vertigineux. A croire que les enfants qui se couchent fort tard ne vont pas à l’école le lendemain.
Nous aurons également le plaisir de nous laisser un peu aller au farniente sur des plages de rève à quelques minutes seulement de la ville. Même le week-end il n’y a presque personne !
Ces plages accueilllent des paillotes où il est possible de manger un morceau à l’ombre des canisses et dans la fraicheur toute relative de la brise marine. Ici, c’est un vieux bâteau de pêche qui a été reconverti en restaurant.
La route
Mais le but de notre séjour en Basse Californie n’est pas uniquement de nous pencher sur l’évolution dans le temps de la ville de La Paz. Notre but principal est d’aller voir les baleines à San Ignacio (voir post précédent) et accessoirement de découvrir d’autres endroits en route.
En fait, c’est en ce moment la pleine saison pour admirer les cétacés ce qui signifie que beaucoup d’hébergements sont pleins et nous n’avons pas eu le choix de nos dates lorqu’il s’est agit de réserver. Cela nous contraint à rejoindre San Ignacio d’une seule traite pour pouvoir arriver en temps et en heure aux bureaux de Kuyima, la coopérative qui organise nos 3 jours avec les baleines.
De La Paz à San Ignacio il faut compter 9 H de route, repas unique compris. Les 3 premières heures ne présentent pas d’intérêt touristique si ce n’est de découvrir des paysages assez désolés et désertiques, plutôt plats, avec de temps en temps un hameau avec une mini-épicerie et une « loncheria », sorte de boui-boui où on peut casser une petite croute.
Les hispanisants n’arrivent pas à prononcer correctement « lunch » mais disent plutôt « lonch » d’où le nom donné à ces établissements.
Une fois passé Ciudad Insurgentes, la route pique vers l’est et les montagnes et le paysage devient absolument somptueux quand ces montagnes débouchent sur la mer de Cortés. Malheureusement nous n’avons pas trop le temps de nous attarder pour prendre des photos mais nous le ferons au retour car il n’y a qu’une route possible.
En fait l’achèvement de la liaison routière entre Tijuana (frontière US) et l’extrémité sud de la péninsule remonte aux années 70 et il n’existe qu’un seul axe qui relie les principales localités. De temps en temps, une route, goudronnée ou pas, part en transversale est ou ouest mais ce n’est pas fréquent.
La circulation n’est pas très dense ce qui s’explique bien par la très faible densité de population et la longueur de la route qui fait plus de 1300 km du nord au sud ce qui encourage les voyageurs à prendre plutôt l’avion.
On croise donc des camions, quelques bus, des locaux, des touristes venus surtout de Californie US, des motards et quelques cyclistes courageux. Mais encore une fois il y a très peu de monde et on peut rouler vite même s’il n’y a que deux voies et que la vitesse est limitée la plupart du temps à 80 km/h ce qu’absolument personne ne respecte.
A l’heure du repas nous décidons de chercher un endroit où nous arrêter manger un brin. Prendre une telle décision c’est bien, la mettre à exécution c’est autre chose dans une zone désertique. Il se passe plus de 100 km avant de trouver un endroit qui semble accueillant. Gaby, en bonne allemande, n’est pas très rassurée à l’idée de s’arrêter dans un endroit inconnu et un peu trop « exotique » pour elle. Cela tombe bien, toutes les forces de police du coin, et le coin est large, se sont données rendez-vous pour manger ici. La voiture grise sur la photo est la nôtre et nous sommes les seuls non-flics !
C’est un vrai boui-boui mais le patron est très sympa et les tacos au poisson, très frais, sont une véritable réussite même si nous n’avons pas trop l’habitude de manger avec nos mains. Les différentes sauces proposées arrachent toutes plus que la précédente mais c’est le Mexique et c’est très bien comme ça.
Nous reprenons notre route. Je crains la fin du parcours, au moment où le soleil de couchera, et que nous aurons repris la direction de l’ouest. Ça ne rate pas. Les 100 derniers kilomètres sont de toute beauté, dans les montagnes, mais j’ai le soleil dans les yeux ce qui m’empêche de voir les obstacles ou les trous qui parsèment parfois la chaussée. Heureusement nous arrivons sans encombre.
San Ignacio
A San Ignacio, nous avons réservé un hébergement chez Terry et Gary Marcer, un couple de canadiens du nord de la Colombie Britannique qui ont tout plaqué pour créer Ignacio Springs, un bed ans breakfast un peu particulier.
Je dis hébergement à dessein car nous ne logeons pas à proprement dans une chambre mais dans une … yourte.
Il faut comprendre : San Ignacio est la seule oasis du désert de Baja. Il y coule une rivière qui n’atteindra jamais la mer et il y a là une palmeraie et de nombreuses petites exploitations agricoles aux alentours.
Ecolos comme pas deux, Terry et Gary ne voulaient pas abattre de palmiers pour édifier leur bed and breakfast et de là est née l’idée des yourtes. En effet celles-ci peuvent être installées où on le souhaite entre les arbres et elles ne causent aucun préjudice irréparable à l’environnement.
L’idée est généreuse et astucieuse mais peut se retourner contre ses auteurs. C’est hélas ce qui est arrivé à nos deux canadiens : en octobre dernier s’est pointée Odile. Odile n’était pas une touriste comme les autres mais un ouragan, apparemment de sexe féminin 🙂 qui a détruit une bonne partie de leur investissement. Quand je les avais appelés au mois de décembre pour mettre au point notre réservation, ils faisaient face courageusement et avaient déjà reconstruit une bonne partie de leurs yourtes.
Mais aujourd’hui encore de nombreux meubles sont dehors, à l’air libre, en attendant de trouver un toit et subissent les rares pluies pour sécher dès que le soleil réapparait.
Toujours est-il que dormir dans une yourte « démongolisée » et adaptée au goût occidental est une expérience fort agréable : on se sent proche de la nature, de ses bruits, de ses odeurs, tout en étant confortablement installé dans un lit douillet. Une forme de bonheur …
Le village de San Ignacio est situé à 2 km de notre yourte, distance que l’on parcourt quasiment exclusivement dans la palmeraie. Comme pratiquement toutes les villes et villages d’Amérique Latine, il est organisé atour d’une place carrée dont un des côtés est occupé par l’église appelée ici mission.
Cette dernière a été édifiée par les jésuites, ordre prépondérant et quasiment exclusif en Basse Californie, qui ont donné au village le nom de leur fondateur, Ignace de Loyola.
A part ça, le village est vraiment très tranquille avec 2 ou 3 petits restaurants et quelques modestes commerces. L’essentiel de l’activité est lié au tourisme et le village est le point de départ de toute les tours et expéditions consacrés aux baleines de la Bahia San Ignacio. C’est ainsi qu’on voit déambuler quasiment en permanence des touristes venus de tous les pays à la rencontre des cétacés.
Le village a perdu récemment une de ses hébergements, la Casa Lerée, en photo ci-dessous, petit bed and breakfast dont la propriétaire a décidé de prendre sa retraite, ce qui n’est indiqué sur aucun site de réservation ni dans aucun guide.
Après nos 3 jours à Kuyima, nous repassons une nuit en yourte chez Terry et Gary. Les petits-déjeuners pris en commun avec les autres hôtes autour d’une grande table sont l’occasion de faire de nouvelles connaissances et de s’échanger des tuyaux de voyageurs.
Mais il est temps de repartit vers la côte te le sud.
Mulegé
Venant de San Ignacio, la première localité que l’on rencontre sur la Mer de Cortés est la ville de Santa Rosalia. En fait c’est une ville d’une certaine importance mais qui ne présente aucun charme, bien au contraire, dans la mesure où elle est en partie défigurée par son activité industrielle dont l’essentiel est lié à l’extraction et au transport du minerai de cuivre. Cette activité n’a pas été créée mais a été fortement développée à la fin du 19ème siècle par une société française, la Compagnie du Boléo.
Il reste aujourd’hui quelques traces de ce passé français et notamment un hotel, l’Hotel Francès.
Peu convaincus par ce site, nous continuons notre route jusqu’au gros bourg de Mulegé situé à l’embouchure de la rivière du même nom où nous avons réservé un studio. L’endroit n’est pas désagréable mais, comme San Ignacio, il a reçu la visite d’Odile ce qui a eu pour effet de détruire plusieurs maisons, de faire disparaître plusieurs plages et de rendre difficilement praticables plusieurs routes dont celle qui va au phare.
On nous montre des photos de comment c’était avant : bien mieux qu’aujourd’hui sans aucun doute.
Le village compte une assez grande colonie de nord-américains qui ont soit fait construire dans la petite palmeraie, soit vivent en mobil-home. A mon avis, on doit vite se lasser de vivre ici. En ce qui nous concerne, après avoir déjeuné, plutôt bien, dans un restaurant local et avolir fait quelques courses dans une superette du coin pour remplir le frigo, nous nous ennuyons ferme. Je lis donc un autre Fred Vargas !
Juste avant le coucher du soleil, nous allons tester la solidité de notre voiture de location sur la route du Phare et allons prendre quelques photos. Puis retour au studio, diner et dodo.
Loreto
Le lendemain, départ pour Loreto, une bonne centaine de km plus au sud. C’est une route de rêve.
Parfois, elle longe la côte qui est alors somptueuse, avec une succession de caps et de plages, parfois elle s’enfonce dans la montagne intérieure au milieu des « cardones« , les cactus candélabres.
Les plages sont malheureusement la plupart du temps prises d’assaut par des hordes de nord américains ayant garé leurs gigantesques camping-cars à deux pas de l’eau, les uns contre les autres. Mais on peut encore trouver des petits endroits tranquilles.
A Loreto, nous avons réservé dans un bed sans breakfast qui s’appelle Damiana Inn que nous trouvons sans difficulté en fin de matinée. Il n’y a personne à la réception, aussi sommes nous accueillis par Froukje, une cliente de l’hôtel, qui nous fait le café et avec qui nous entamons une longue conversation. Froukje et son mari Paul sont tous deux néerlandais originaires de Zélande et ont demandé à leurs employeurs respectifs de pouvoir faire un break d’un an, ce qui a été accepté.
Ils en ont profité pour partir pour les Etats-unis avec leurs vélos et traverser tout l’ouest du nord au sud. Fatigués par cette aventure, ils ont laissé leurs vélos chez un ami à San Diégo et ont pris l’avion pour Loreto où ils font, si j’ose dire, un break dans le break. Ça accroche bien entre nous et nous passons des heures à papoter puis décidons d’aller déjeuner ensemble.
Paul est un type très original et intéressant. Il a une vue toujours très analytique mais néanmoins humoristique des choses et est un champion d’échecs et de backgammon. Il est d’ailleurs arbitre international dans ces deux disciplines.
Sur la recommandation de Debra, la patronne du Damiana, nous avons choisi le Picazon, un établissement un peu plus chic que ceux où nous allons d’habitude. C’est un endroit isolé, à 7 km de piste au nord de Loreto et quasiment les pieds dans l’eau de la mer de Cortés. En plus la cuisine est délicieuse et les margaritas … je n’en dis pas plus 🙂
Au retour, je me trompe de piste et nous voilà embourbés car la pluie que nous avions subie lors de notre dernier jour avec les baleines est tombée ici aussi. Rien à faire, il va falloir trouver des morceaux de bois ou autre chose à caler sous les roues et pousser. Ouf, on y arrive juste au moment où un local, dans son gros pick-up, s’arrête pour nous aider sans que nous l’ayons vu arriver. Merci à lui.
J’ai de la boue au-dessus des chevilles et m’essuie dans de l’herbe sèche chose à ne jamais faire car il y a ici des serpents dont certains peuvent vous faire passer de vie à trépas très rapidement.
De retour en ville, nous nous baladons. C’est sympa ici, le rythme est lent, il y a un peu de monde mais pas trop.
Le malécon est long et bien agréable avec sa brise marine et sa vue sur le chapelet d’îles à l’horizon. Beaucoup d’oiseaux ici mais surtout des cormorans et des pélicans qui n’arrêtent pas de plonger car l’eau est transparente. En voici un, capturé au coucher du soleil :
A cette heure là, la pêche est quasiment miraculeuse. Il suffit d’envoyer sa ligne ou son filet pour remonter quelque chose.
Mais nous devons retourner à Damiana car dans ce bed sans breakfast il y a une cuisine collective et ce soir Froukje a mis tous les hôtes à contribution pour organiser un diner en commun. Nous sommes une douzaine : nos deux néerlandais, un jeune couple américain, une famille française, un couple de canadiens, les patrons de l’hôtel Gerardo et Debra (encore un couple mixte mexicano-étatsunien pour le coup) et nous-mêmes.
Gareth, le canadien, et sa compagne ont tout plaqué, tout vendu, pour parcourir l’amérique latine à vélo. Quand on leur demande combien de temps ils envisagent de vivre ainsi ils répondent : durée indéterminée, un vrai CDI en sorte. Ils vivent de leurs économies et des articles que vend Gareth car il est aussi journaliste. Il tient également un blog intitulé, je vous le donne en mille, El Pedalero, plein de ressources si vous envisagez pareille aventure, même en CDD.
Gerardo est hémiplégique depuis deux ans car il a perdu ses deux jambes dans un accident de voiture dont il était le seul protagoniste si l’on excepte la téquila. C’est dur pour lui mais c’est un type vraiment épatant, toujours prêt à raconter une histoire drôle ou à nous informer sur la région qu’il connaît comme sa poche.
On met de la musique. Je passe ma version favorite de la Llorona (la femme qui pleure) une de mes chansons préférées :
On a sorti du vin chilien qui étonnament se marie bien avec les plats les plus variés que chacun a préparé. Super soirée ! Le vin chilien va également nous aider à dormir 🙂
San Javier
Le lendemain, après avoir fait réparer pour 50 pesos (3 €) la sandale que j’avais cassée à la Finca Barlovento en Colombie, nous partons faire un tour à la mission de San Javier (encore un jésuite !) à une heure de route de Loreto dans les montagnes de l’intérieur.
La route est très belle mais comme il a plu il y a quelques jours, les nombreux gués qu’il faut traverser ne sont pas à sec. La plupart du temps cela passe sans problème mais certains sont plus profonds comme celui ci :
Ce n’est pas parce que gros 4×4 passe sans s’arrêter que notre voiture pourra en faire autant. Elle n’est pas trop haute de caisse.
Seule solution, s’arrêter et aller y voir de plus près. Au plus profond l’eau m’arrive à mi-mollet. On décide de passer en douceur et … ça passe. Je comprends mieux pourquoi il y a tant de voitures hautes sur pattes dans le région !
San Javier est en fait un tout petit village de montagne avec cette mission pleine de charme. Il n’y a pratiquement pas de touristes ici et on peut visiter à loisir sans être harcelés par des marchands ambulants.
Je trouve même un compagnon de jeu mais il triche : il a quatre pattes, et je m’aperçois que mes talents au foot, si tant est que j’en ai jamais eu, ont bel et bien disparu.
Au retour, en fin d’après-midi, c’est l’heure où on rentre les bêtes. Il y en partout et de toutes sortes ce qui nous donne l’occasion de nous arrêter plusieurs fois pour laisser passer les troupeaux de vaches, de moutons ou de chèvres. Les vaquéros, cow-boys locaux, ont tout de leurs homologues d’Arizona ou du Nouveau-Mexique
Todos Santos
Nous sommes maintenant de retour à La Paz en attente de quitter la Basse Californie pour le « continent » en traversant la mer de Cortés en ferry. Les horaires de ces derniers font que nous avons une journée à « meubler ». Plutôt que d’aller voir les deux Cabos et leurs cohortes d’américains, nous partons pour Todos Santos, à une bonne heure de route d’ici.
Pourquoi Todos Santos ? Et bien pour moi c’est comme un pèlerinage : en effet c’est dans ce gros bourg que se trouve le mythique Hotel California. Qui ne se souvient du fameux solo de guitarre à la fin de la chanson des Eagles ?
C’est donc à Todos Santos que se trouve le fameux hôtel ou du moins c’est ce qu’ils disent car il y a, paraît-il, 2 ou 3 autres prétendants au titre. En tous cas c’est celui-ci qui a le mieux organisé son marketing autour de cette seule chanson. Et je pourrai dorénavant dire « j’y étais et je le prouve ».
Le village est devenu un centre où se retrouvent de nombreux artistes, des vrais et d’autres, et il y règne une certaine effervescence bon enfant, un petit côté hippy, bohème, bobo, d’autant plus que c’est aujourd’hui jour de marché. Nous arpentons les 4 ou 5 rues qui forment le centre-ville et visitons plusieurs galeries : nous voyons beaucoup d’horreurs mais également quelques trucs que j’aime bien comme cet oreiller (je sais, je sais , mais les goûts et les couleurs …)
Ici on fait de la pub pour un bar qui s’appelle Téquila Sunrise. Tout un programme car le nom est tout à la fois celui d’un cocktail, d’une chanson (toujours les Eagles) et d’un film.
Bon, on a encore un peu temps après un bon déjeuner pour aller faire un tour à la plage. Et justement sur le dépliant de Todos Santos sont listées quelques unes d’entre elles dont une est bien tentante, la Playa de las Palmas. Une plage sous les palmiers, qui ne signerait pas ?
Nous repartons donc. Sur la voie rapide il faut sortir au kilomètre 57. Audit kilomètre rien si ce n’est une vague piste. On a du rater la sortie. Demi-tour. C’est bien cette piste qu’il faut prendre mais il y a un hic, ou plutôt un dénivelé d’une cinquantaine de centimètres entre la voie rapide et la piste et comme disent les djeuns, « ça va pas le faire ».
Nous sommes là à nous interroger quand s’arrête à côté de nous une voiture avec toute une famille de mexicains qui, nous voyant dans l’embarras, nous proposent leur aide. Après leur avoir expliqué notre problème ils nous font signe de les suivre et nous mènent un peu plus loin à une autre piste , sans dénivelé celle-ci. Toujours gentils et serviables les mexicains.
Pour la plage ce sera raté car après avoir traversé à pieds la petite palmeraie nous arrivons sur une plage sans végétation aucune et de plus les nuages arrivent. On reste un quart d’heure et retour à La Paz.
La traversée
Le lendemain, nous prenons le ferry pour Topolobampo, petit port de l’autre côté de la mer de Cortés. La traversée doit durer 6-7 heures et nous avons pris une cabine (pas cher) pour pouvoir nous reposer.
La traversée est sympa, l’ambiance est détendue. Un repas, pas très bon, est servi à bord. Il n’y a pas un seul touriste sur le bateau mais uniquement des familles mexicaines et les conducteurs des camions qui ont été embarqués en grand nombre. Il est vrai que c’est beaucoup plus court que de remonter toute la Basse Californie vers le nord et de redescendre de l’autre côté. On doit bien gagner 24 H de route minimum.
Sin., Mexico
Avant d’aller nous reposer dans la cabine, nous aurons droit à un superbe coucher de soleil sur Baja.
Puis nous débarquons vers 22 H et là, de nouvelles aventures nous attendent.