Quito, 1,8 million d’habitants, est une ville coincée entre deux chaines de montagne et qi ne peut s’étendre que vers le nord ou vers le sud. Le résultat : un corridor urbain de 45km de long sur 5km de large.
La circulation est ici un problème majeur bien que nous ne l’ayons pas subi aujourd’hui car nous sommes un samedi et, qui plus est, l’avant dernier jour des vacances de fin d’année, beaucoup de quiteños ayant quitté la ville.
Il y a dix ans, seule une famille sur trois possédait une voiture. Aujourd’hui il y a plus d’une voiture par famille. Ceci explique que le gouvernement mette les bouchées doubles pour doter la ville de sa première ligne de métro. Je prends les paris qu’elle sera nord-sud.
Après un copieux petit-déjeuner mi-international, mi-équatorien (ah le jus de noix de coco !), nous partons à la découverte de la ville. Nous comprenons vite qu’il faudrait limiter nos ambitions car le décalage horaire nous avait réveiller vers 3H du matin et le satané mal de l’altitude était toujours là.
Départ donc à 9H en direction de la Mitad del Mundo qui est une espèce de centre de documentation sur l’équateur, pas le pays mais la ligne qui sépare la planète en deux hémisphères.
Nous y apprenons que des ingénieurs français étaient venus ici au 19ème siècle pour déterminer où passait ce fameux équateur mais que ne disposant pas à l’époque d’instruments suffisamment précis, ils s’étaient plantés d’environ 200m par rapport au tracé moderne établi par GPS.
Photo classique (mais ratée donc non publiée) un pied dans chaque hémisphère. Ça m’a rappellé la photo prise à Greenwich, banlieue de Londres, avec un pied de chaque côté du fameux méridien, un à l’ouest, l’autre à l’est.
Vous me connaissez, je me suis immédiatement posé la question de savoir où précisément se trouvait le lieu dont les coordonnées sont 0°0’0″ N (ou S) et 0°0’0″ E (ou O), lieu ou en théorie on pourrait se faire prendre en photo à quatre pattes avec une main au nord-ouest, l’autre au nord-est, un genou au sud-ouest et l’autre au sud-est, ou inversement bien entendu.
Ce lieu existe, bien sûr, mais ne vous y précipitez pas sans bouée, il est au milieu de l’océan Atlantique, que je qualifierai ni de nord ni de sud, à quelques encablures du Golfe de Guinée.
A part ça nous avons eu droit à quelques expériences de physique amusante relatives à cette position privilégiée dont la fameuse expérience de la bassine d’eau que l’on vide. Si on se place sur ligne, leau s’écoule directement par la bonde sans tourbillonner. Dès que l’on recommence après s’être éloigné de quelques pas, l’eau s’écoule en faisant un tourbillon dans le sens des aiguilles d’une montre si l’on se trouve au nord et dans le sens inverse si l’on se trouve au sud. Impressionnant même si on connaît le principe avant.
Puis nous reprenons la voiture direction centre-ville. Au passage nous traversons différents quartiers et banlieues qui nous rappellent différentes autres villes du continent comme par exemple Lima. Si ce n’est pas aussi riche que l’Europe, il ne semble pas y avoir de misère non plus et nous n’avons pas vu de bidonville. Les gens semblent beaucoup moins bosculés qu’en Europe et tout nous paraît tourner un peu au ralenti.
Le centre ville est absolument charmant. Il a l’architecture classique des villes coloniales espagnoles mais la population est très métissée. Il y a de la musique partout, musique traditionnelle plutôt nostalgique avec gitarres, accordéons ou flutes de pan appelée ici rondador, mais aussi la cumbia originaire de Colombie très rythmée et très dansante, et aussi la misique des colonies noires de la Côte Pacifique avec chants et percussions.
Nous nous balladons avec un vrai plaisir (tempéré il est vrai par la fatigue) le long de ces rues joyeuses avec leur population colorée.
Vient l’heure du déjeuner, à une terrasse accueillante et ombragée, et nous décidons de faire un saut de l’inconnu en mangeant équatorien. Nous partageons un locro de papas, sorte de soupe épaisse et gouteuse à base de pommes de terres, puis je me jète sur un seco de chivo, ragoût de mouton (bien que chivo signifie bouc en espagnol !) servi avec du riz, du choux et une sauce piquante. Gaby quant à elle déguste un ceviche de coeurs de palmiers et de bananes plantain. Tout cela est fort bon.
Puis nous reprenons notre ballade dans le vieux Quito, calle de Ronda, Palais Présidentiel, et les différentes grandes places qui parsèment les lieux. Tout cela est délicieux mais nous commençons à vraiement sentir la fatigue. Et si la température est raisonnable (23°C) le soleil brule car il est au zénith. Couvre chef et marche à l’ombre obligatoires.
Luis nous propose alors de nous emmener en voiture vers des différents points hauts d’où nous pouvons appréhender la géographie un peu tumultueuse de la ville.
Puis c’est retour à l’hôtel vers 16H, douche, traitement des premières photos, et écriture de ce billet. Nous sommes trop crevés pour aller diner. Je sens que je vais perdre du poids au cours de ce voyage.
« Ce lieu existe, bien sûr, mais ne vous y précipitez pas sans bouée, il est au milieu de l’océan Atlantique, que je qualifierai ni de nord ni de sud, à quelques encablures du Golfe de Guinée »
vous avez raison, j’y vais en février, il se situe sur l’ila Rolas à Sao Tome
@Béatrice
Merci pour l’info, cela fait un lieu de promenade plus intéressant que les « four corners » aux Etats-Unis.
Vous me semblez être beaucoup plus jeune que moi et être voyageuse dans l’âme.
Si vous souhaitez faire un voyage vraiment inhabituel et qui se mérite, je vous conseille d’aller faire un tour sur le site de l’île Tristan da Cunha (http://www.tristandc.com).
Vous verrez que les conditions d’accès ne sont pas des plus aisées pour faire partie du club très fermé de ceux qui peuvent dire « j’y étais ».
Pour ma part j’ai renoncé mais lire le site est fascinant et a vraiment aiguisé ma curiosité.
Merci pour toute la doc (vous me l’aviez déjà adressée il y a quelques mois) et merci pour tout ce que vous faites pour tous les voyageurs.
Un salut amical et humide de la cloudforest de Mindo.
Jean-Paul
« Vous me semblez être beaucoup plus jeune que moi », Ah! je soupire d’aise en vous lisant….mais c’est pas tout à fait le cas, quoique dans la tête….
J’avais vu un reportage sur Tristan da Cunha à la télé il y a quelques années, thalassa sans doute, et puis j’étais jeune mais je me souviens qu’Hevé Bazin avait écrit un livre sur cette ile: la prof de français était fan de l’auteur, alors entre vipère au point et ce bouquin…. Comme quoi l’Educ Nationale quoi qu’on en dise peut être d’une efficacité redoutable question culture qui sert pas à grand chose!
Sao tome c’est pas très couru, mais une ile dénommée l’ile chocolat, comment résister???