Ce 20 janvier restera dans ma mémoire de voyageur comme une journée particulièrement éprouvante.
Elle a en effet commencé à 5H30 du matin pour se terminer vers 22H après de nombreux changements de mode de transport et quelques émotions.
Tout avait été pourtant bien prévu et bien organisé mais sans grande marge de sécurité.
Mais commençons par le commencement :
A vrai dire nous sommes un peu tristes de quitter Isabela avec son rythme de vie indolent, ses ballades sur la plage, ses habitants délicieux, sa voiture de police inhabituelle
et ses fous à pattes bleues.
Mais les réservations sont faites et il nous faut partir. A 5H30, le taxi pick-up commandé la veille arrive ponctuellement à la Casita de la Playa et nous embarque, tout affamés que nous sommes, à la jetée où règne déjà une animation joyeuse et bordélique.
Pendant que nous soumettons nos valises à une fouille sanitaire, une otarie glisse sans bruit sous le jetée flottante. Mais elle va trop vite et il ne fait pas assez jour pour que nous puissions la prendre en photo.
Apparemment plusieurs bateaux doivent partir à peu près en même temps. Le nôtre s’appelle Gaby et il est plus petit que le Neptuno III que nous avions eu à l’aller. Un petit coup de panga et nous sommes une quinzaine à embarquer. Les places sont chères pour être sur les banquettes extérieures car nombreux sont ceux qui craignent le mal de mer.
On ne peut pas leur donner vraiment tort car aujourd’hui la mer est plus formée qu’à l’aller avec des creux d’environ 1,5m, de quoi faire rigoler n’importe quel navigateur de la Route du Rhum, mais de quoi faire taper sérieusement le Gaby et de balancer quelques paquets de mer sur ma Gaby dont la polaire est bientôt trempée. Heureusement l’eau est à 25°C. On fait même la course avec le sosie du Gaby :
Heureusement, le trajet est plus court d’environ 25 mn par rapport à l’aller soit 1H50. Nous arrivons à Puerto Ayora, re-panga, re-taxi pour rejoindre Baltra, re-pluie au milieu de l’île de Santa Cruz, re-panga pour Baltra, re-bus minable pour l’aéroport, ouf, il ne reste plus qu’à s’enregistrer et aller enfin manger un sandwich.
Ce coup-ci, nous voyageons avec une compagnie équatorienne, la TAME, qui doit nous amener à Quito avec une escale à Guayaquil. Cela commence très bien parce que l’Airbus A320 part avec 20mn d’avance. On nous sert un wrap et un soda, de quoi regonfler un peu les batteries. Nous nous posons à Guayaquil où nous devons rester dans l’avion pendant que certains passagers descendent et d’autres remontent pour faire Guayaquil – Quito.
Théoriquement l’escale doit durer 40mn mais au bout d’ 1H30 nous n’avons toujours pas décollé et on nous donne encore moins d’information que la SNCF. Je commence à m’inquiéter car à Quito nous avons théoriquement 1H40 pour récupérer nos bagages, nous enregistrer sur un vol Avianca pour Bogota et essayer de récupérer la TVA payée sur nos hébergements en Equateur. Or nous sommes bien partis pour n’avoir qu’une heure, et encore, pour faire tout ça.
A Baltra les oiseaux se jetent sur les restes de nos sandwichs (en Equateur ils appellent ça « sanduches »)
L’avion décolle enfin. On nous sert une enchilada vraiment minable mais nous faisons avec. Le parcours est en fait très rapide et nous nous posons à Quito où le manque d’oxygène s’abat sur nous. On l’avait oublié celui-là, et pas question de courir dans les couloirs. Gaby et moi nous concertons et tombons d’accord : pas le temps de s’occuper de TVA, de discuter avec des fonctionnaires des impôts pour un résultat aléatoire.
Nous récupérons nos bagages et filons vers les banques d’enregistrement Avianca. Là le type nous regarde l’air buté et nous fait : « Lo siento » (je suis désolé), mais pour les vols internationationaux il faut s’enregistrer 3H à l’avance.
Panique à bord ! Gaby et moi sommes décontenancés : comment peut-on exiger que des passagers arrivent avec 3H d’avance pour un vol qui va durer 1H10 ou 1H20. Nous sommes scotchés au guichet mais n’avons pas l’intention de nous laisser faire. Nous restons immobiles. Le gars doit lire dans nos yeux une froide détermination (là je raconte n’importe quoi car en fait on balise un max) et après quelques interminables secondes … nous demande nos passeports pour nous enregistrer.
Ouf ! Après ça la fouille des bagages semble une formalité et nous nous retrouvons en salle d’embarquement, crevés, affamés, à bout de nerfs, mais rassurés. Peut importe alors que bien que l’avion soit là, que tous les passagers soient également là, nous partions avec 45mn de retard.
Nous nous posons à Bogota. Les formalités d’immigration se passent bien. Nous allons récupérer nos bagages. Voilà la valise de Gaby qui arrive parmi les premières. Mais où est la mienne ? Nous attendons, attendons, cela fait un bail que tous les passagers venant de Quito sont déjà partis. Et ma valise n’est toujours pas là !
Nous décidons que Gaby va sortir pour aller voir le gars qui doit nous attendre pour nous amener à l’hôtel : il ne faudrait pas qu’il se décourage et reparte vu qu’il est déjà tard.
De mon côté je fais tous les carrousels pour trouver ma valise : rien. Je vais au service des bagages perdus : on me ballade au carrousel 3 où bien sûr il n’y a rien. Je retourne les voir, exhibe mes reçus de bagage, ils appellent et là miracle : deux minutes plus tard on m’apporte ma valise. Où était-elle passée, je ne le saurais jamais.
Voilà cette dure journée s’achève. Nous arrivons à l’hôtel où nous sommes attendus (certaines choses fonctionnent), prenons un petit café colombien, une douche et dodo le ventre creux.
Demain, visite éclair de Bogota.