Notre prochaine étape, Popayan, est sitée de l’autre côté de la cordillère centrale, dans le département du Cauca qui tire son nom du fleuve qui le traverse en provenance des montagnes du sud de la Colombie pour aller grossir le rio Magdalena dans les basses plaines du nord.
Nous devons donc franchir la cordillère dans le Parque Nacional de Puracé, nom d’un volcan toujours en activité. Ricaute est toujours au volant du Chevrolet 4×4. La route est mauvaise, très mauvaise même. En fait une bonne partie du parcours n’est pas goudronnée et il y des trous et des ornières à tout moment. Le temps est comme la route, mauvais, et nous passons pas mal de temps soit dans le brouillard, soit dans les nuages.
C’est le désert, aucun village, mais pas mal de camions, de bus et de volquetas (camions benne). Ça me rappelle le film « Le salaire de la peur » sauf qu’heureusement nous ne transportons pas un chargement de nitroglycérine 🙂
Ah, un café, pause pipi, pause café. Il y a là un chien chaudement habillé pour affronter les 4-5°C que nous allons rencontrer au point le plus élevé du parcours soit 3200m.
Puis c’est la descente, le goudron revient, le soleil aussi, progressivement. A l’entrée de la ville nous passons devant deux « love motels » le motel Amoriento et le motel Claro de Luna ou apparemment il n’est pas nécessaire de rester tout une nuit, le séjour pouvant se limiter à une heure et même moins pour les rapides. Les colombiens semblent être de ce point de vue aussi cool que les brésiliens.
Si le sujet vous intéresse, jetez donc un coup d’oeil au site du Motel Cupido à Medellin et rassurez-vous, Pablo Escobar est mort et enterré depuis longtemps et on peut aller y faire sa petite affaire en toute tranquillité 🙂
Vous avez cliqué ? Je vais de ce pas aller à la page d’administrateur de ce blog pour voir qui vous êtes … et mon silence peut se négocier 🙂
Popayan (400.000 habitants) est appelé par les colombiens la ville blanche. C’est mérité. Sans avoir vraiment compté, je dirais qu’il y a environ 80 cuadras (patés de maisons) dont les constructions sont entièrement blanches. En plus, il y a partout des échafaudages supportant des peintres munis de pots de peinture … blanche.
Cela change du reste du pays qui est beaucoup plus varié même si le blanc est la couleur dominante. Ici, cela donne une certaine classe à la ville et permet de dissimuler un peu la pauvreté qui est pourtant bien présente.
Notre hôtel est situé à une cuadra et demi de la place principale de la ville, c’est pratique. Cette place est véritablement superbe avec d’un côté la Catedral Nuestra Señora de La Asunción, de l’autre l’Hôtel de Ville, et aussi 3 ou 4 sièges de grandes banques où l’on fait la queue jusque sur le trottoir pour se faire servir. La banque en ligne n’a pas encore vraiment percé ici !
Le Parque Caldas, c’est le nom de cette place, est l’endroit névralgique de la ville, le lieu de toutes les rencontres, celui où l’on vient voir et se faire voir dès qu’on a un petit moment. Il y a là beaucoup d’étudiants parce que nous sommes à deux pas de l’université.
Le soir, on vient déambuler, un peu comme pour le paseo en Espagne. Il y a beaucoup de marchands ambulants, de musiciens de rue, des amoureux, des petites-filles qui promènent leur grand-père, ou inversement, bref la vie.
Mais nous sommes proches de l’équateur et la nuit tombe à 18H. Et, très rapidement, la place se vide. En fait dans ce pays, les gens suivent le rythme du soleil, se lèvent à 6H et sont rentrés chez eux vers 19H sauf bien entendu le vendredi ou le samedi soir où la musique s’empare des rues jusque tard dans la nuit.
Le lendemain, nous bullons. Promenade dans les rues de la ville. Nous explorons, regardons les boutiques. Tout cela nous rappelle un peu la France des années 60 ou 70, les téléphones portables en plus. Même en ville, il y a relativement peu de voitures particulières mais beaucoup, vraiment beaucoup de motos et de taxis.
Etant passé directement du vélo à la 2CV je n’y connais absolument rien en motos mais celles que l’on voit ici sont relativement peu puissantes, sont parfois pilotées par des femmes ou des jeunes filles et, renseignements pris, coûtent entre $800 et $1000.
Nous décidons de faire une petite enquête, sans portée scientifique, sur le respect du code de la route en Colombie. Pour cela nous nous asseyons dans un parc d’où nous avons une vue parfaitement dégagée sur un croisement doté d’un feu tricolore, chose rare ici.
Je peux affirmer, sans aucune crainte d’être démenti, que 60% des conducteurs grillent le feu rouge allègrement et sans état d’âme, 10% le respectent et les 30% qui restent sont coincés derrière les 10% qui se sont arrêtés 🙂
Le plus intéressant dans cette étude exprès est que le carrefour est situé à une trentaine de mètres d’un … poste de police devant lequel patientent en permanence 4 ou 5 policiers.
Cela me rappelle une bonne blague qu’on m’avait raconté un jour : à Paris les feux rouges sont impératifs, à Rome ils sont facultatifs tandis qu’au Caire ils sont … décoratifs !
L’heure est venue de quitter les terres andines pour aller nous frotter un peu aux régions caraïbes. Il ya du changement en perpective lorsque nous quittons le tout petit et tout mignon aéroport de Popayan, destination Santa Marta avec escale, comme d’hab, à Bogotá.
Ce sera notre dernier voyage avec Avianca. Snif.