Gaby 2 – 1 Jean-Paul
Voici le score du match de la journée. Gaby, la fana d’animaux a eu droit aux papillons et aux oiseaux. Jean-Paul le gourmand a quant à lui sauvé l’honneur avec le chocolat !
Mais commençons par le commencement. Nous sommes à Mindo, petit village à deux heures de route à l’ouest de Quito, à 1600m d’altitude, dans la « cloud forest », la forêt dans les nuages et avec un temps plus doux que ce que nous avons connu jusque là, cette impression agréable étant malheureusement gâchée par un taux d’humidité de 99%. La forêt dans les nuages mérite bien son nom.
Ecuador
Confortablement installés à la Casa Divina, pratiquement débarassés de notre mal des montagnes, la journée s’annonce sous les meilleurs auspices.
Nous sommes dans un océan vert, vous le verrez sur les photos. Les arbres ne perdent jamais leurs feuilles et il pleut régulièrement comme au moment où j’écris ces lignes.
Notre petit-déjeuner est équatoro-américain (néologisme !) comme le couple qui gère la Casa Divina : café, jus d’ananas, fruits tropicaux et muffins !
Luis nous attend à 9H, direction le mariposario ou élevage de papillons. Dans un espace finalement pas très grand des papillons de toutes les couleurs et de toutes les tailles s’ébatent en toute liberté. Le défi pour le photographe amateur que je suis est de capturer les grands bleus, les plus beaux, qui ont malheureusement la fâcheuse habitude de replier leurs ailes dès qu’ils se posent.
On voit également des chenilles sous toutes formes de camouflages et des cocons duquel s’échappent de temps en temps des jeunes papillons. Quand il y un problème, le personnel de la ferme joue le rôle de sage-femme en aidant avec, si j’ose dire, l’accouchement.
Bien entendu, ces bestioles ont tout un choix de plantes sur lesquelles elles aiment se poser mais ce qu’elles préfèrent par-dessus tout ce sont les bananes. Visuellement je préfère quant à moi les orchidées.
Après les papillons, direction la forêt. Nous embarquons dans une nacelle qui nous fait survoler la canopée. Délicieuse impression de fraicheur et spectacle unique mais malheureusement trop court.
Arrivés de l’autre côté nous commençons une longue descente vers le fond de la vallée où il y a une petite cascade. Nous sommes dans un océan de vert. Tout est humide, le sentier est glissant et raide. Enfin nous atteignons la cascade. Bien qu’elle ne soit pas très haute le spectacle est néanmoins impressionnant car tout est très encaissé et les parois sont verticales. Il faut maintenant remonter, je transpire à grosses gouttes. Comme nous étions partis tôt nous étions seuls. Maintenant nous croisons beaucoup de gens qui descendent.
Luis tape sur le cable de la nacelle pour appeler l’opérateur qui nous répond de la même manière et arrive 2-3 minutes plus tard. Re-survol de la canope, re-fraicheur de la brise.
Nous déjeunons dans un petit restaurant accolé à un atelier de chocolat. Une visite est organisée et elle est très instructive puisqu’on peut suivre toutes les étapes de la fabrication, depuis l’extraction des grains de cacao du fruit (voir photo) jusqu’à la production de la pâte de chocolat, en passant par le séchage, les différentes phases de fermentation (anaérobie et aérobie), la mise sous pression pour produire la pâte et j’en oublie sûrement.
Ce que je retiens de cette démonstration c’est que le processus n’est pas encore bien figé en particulier en ce qui concerne les durées et les formes de fermentation.
Bien que le cacao ait été produit au début exclusivement en Amérique Latine, l’Equateur ne détient aujourd’hui qu’une faible part du marché loin derrière l’Afrique Equatoriale (CÔte d’Ivoire, Centrafrique) et la Malaisie.
Dernière visite de cette journée bien remplie, une maison avec un mirador duquel on peut observer quelques unes des très nombreuses espèces d’oiseaux qui se concentrent à Mindo. Cette ville est un paradis pour les observateurs d’oiseaux et le nombre de variétés observées ici se compte en centaines. Le propriétaire de Casa Divina nous assure qu’il en a lui-même observé 140.
Depuis ce mirador nous pouvons en particulier regarder toutes sortes de colibris, presqu’à portée de main. Pour les photographier c’est plus compliqué car ils bougent sans arrêt.
Mon regret est de ne pas avoir vu de toucan. Il paraît que pour en voir, il faut se lever tôt et monter un peu plus haut. Je me console en observant ce petit écureuil s’attaquant à un régime de bananes. Bon ce n’est pas très naturel car les bananes, dans la nature, pendouillent rarement au bout d’une chaine mais c’est quand même drole à voir.
De retour à Casa Divina, en nous connectant pour prendre quelques nouvelles, nous apprenons le terrible attentat contre Charlie Hebdo.
Nous appelons notre fille Cécile par Skype. Elle est toute retournée, jeune journaliste qu’elle est. A ce moment là j’aimerais la tenir dans mes bras.
votre récit est un vrai plaisir, je ne me lasse pas de vous lire!
Ne désespérez pas, vous pourrez voir des morphos (papillons bleus) et des Toucans au costa rica.
profitez bien du chocolat d’Equateur, il est excellent. miam miam…