Sur la piste

Aujourd’hui est une journée de transition consacrée essentiellement à relier la communauté San Clemente, au nord de Quito, à Mindo à l’ouest de Quito.

Ce matin nous avons eu la surprise de ne pas voir Juan au petit déjeuner mais à sa place son jeune frère qui porte un prénom de joueur de foot brésilien : Edison. Ce dernier sympa et timide est encore étudiant à l’université d’Ibarra, à quelques kilomètres d’ici où il se consacre au design industriel.

Il nous explique qu’hier soir la communauté a appris que le gouvernement envisageait (pour d’obscures raisons que je n’ai pas comprises) de détruire un petit batiment appartenant à la communauté.

Aussi sec, tous les hommes de la communauté ont affrété un autobus pour aller faire une manif (una marcha) à Quito, ce qui explique l’absence de Juan.

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Au Pérou, nous avions déjà assisté à deux manis, l’une à Cuzco et l’autre à Arequipa. J’ai l’impression que les indiens ont une fibre revendicative bien développée et c’est très bien comme ça. Ils se battent pour leurs droits.

C’est l’heure des adieux, nous échangeons nos adresses, nous payons notre du : 80$ pour une journée à deux en pensions complète. Comme en France, payer en liquide (efectivo) nous dispense de la TVA qui s’appelle ici IVA et dont le taux est de 12%.

La petite Maya me fait un gros bisous bien collant (besito con marmelada) mais refuse obstinément d’en faire un à Gaby 🙂 Déjà très femme !

Luis nous attend et nous présente trois itinéraires possibles. Après nous être renseignés sur l’état des routes pistes nous décidons de prendre celui que Luis n’a jamais pratiqué et qui semble le plus sauvage : nous partirons droit vers l’ouest et franchirons les Andes occidentales pour redescendre, à travers les nuages vers la vallée du rio Hintag et de là repartirons vers le nord où nous rejoindrons la route principale qui joint Quito à la côte pacifique aux alentours d’un petit village appelé Tulipe.

Au dessus des nuages

Ce parcours est intéressant dans la mesure où nous traverserons divers écosystèmes puisque d’Otavalo nous monterons à 3100m d’altitude puis nous redescendrons à travers les nuages pour finir à Mindo qui se se situe à 1600m. Le mal des montagnes nous a presque quittés mais nous avons toujours un bon décalage horaire. Ça devrait se calmer d’ici 24 ou 48H.

On n’avance pas très vite sur la piste mais il n’y a pratiquement pas de circulation à part quelques camions qui vont et viennent vers une carrière appartenant à une filiale des ciments Lafarge.

Après être passés à travers des hautes terres sèches, nous abordons des hautes terres humides et descendons à travers les nuages créés par l’humidité venant du Pacifique. La flore change tous les 20 km.

Cascade

Parfois il faut traverser des gués et nous atteignons enfin le Rio Hintag et nous croisons enfin des petits, mais vraiment très petits hameaux. Luis ne connait pas bien le chemin mais nous avons téléchargé des cartes qui nous aident à nous orienter. Nous devons cependant nous arrêter souvent pour demander notre chemin.

La température a grimpé un peu et devient très agréable et au fur et à mesure que nous avançons il y a de plus en plus de petits villages. Tout à coup, divine surprise tout à fait inattendue, le goudron refait son apparition. Nos lombaires lui en savent gré !

Rio Hintag

Nous déjeunons dans un petit village appelé Tulipe. Il y a là un petit restaurant où il fait bon s’arrêter. Pendant que la patronne prépare à manger nous sommes abordés par un vieux Monsieur absolument ivre mais qui, comme tout bon équatorien, reste poli en toute circonstance. Il nous remercie profusément d’être venus visiter son pays puis repart titubant.

Déjeuner frugal : ceviche de légumes (et oui !) pour Gaby et seco de pollo (poulet frit avec riz et légumes) pour moi, le tout arrosé de l’inévitable et omniprésent aji, sorte de sauce piquante au chili qu’on retrouve ici sur toutes les tables. Voici une photo d’un coin du restau et si vous agrandissez bien vous verrez un petit indien pour les WC hommes et une petite indienne pour les WC femmes. C’est mieux que le « M » pour « mujeres » qu’un non hispanophone pourrait prendre pour « masculin », regrettable confusion.

Restau Tulipe

A Tulipe il existe un petit musée consacré aux Yumbas, peuple local installé vers 1000 avant JC et qui a été réduit par les Incas au 15ème siècle, quelques années avant l’arrivée des Espagnols. Le musée est fermé pour travaux mais on nous laisse entrer pour jeter un coup d’oeil aux piscines installées par les Yumbas et alimentées par un réseau de canaux amenant l’eau de la montagne voisine.

Piscines Yumbas

Ce n’est pas aussi spectaculaire que Machu Picchu mais intéressant quand-même.

Nous terminons notre longue route (160km seulement mais nécessitant 5H) à Mindo, petit village pré-tropical, où nou s attend pour deux nuits la Casa Divina. Et là, il y aura beaucoup plus de choses à raconter 🙂

Un peu de musique pour terminer (en vérité mexicaine mais qui pourrait très bien être colombienne ou équatorienne)) :

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